1.16.2019

Récital de piano avec Mihoko TAJIMA-CAZABON


113日開催コンサート終了御報告



カザボン田島三保子ピアノリサイタル


~ドビュッシー没後100周年記念に寄せて~


3 novembre 2018 à 17h
Temple du Saint-Esprit
21 Bld Victor Hugo, Nice



 秋の穏やかな黄昏時、ニースにある静かなSaint Esprit教会にて「田島三保子ピアノリサイタル」は開催され、会員及び友人達50余の聴衆と共にフランス及び日本音楽の立派なプログラムの演奏を聴きつつ、素晴らしい音楽の喜びのひと時を過ごすことが出来た。

2018年はドビュッシーの没後100周年に当たる事からこの偉大なフランスの作曲家に敬意を表し、第一部はドビュッシーの作品プログラムに充てられた。「二つのアラベスク」から始まったがこの2曲は彼の好む印象主義手法によって自然から発生する曲線的表現が示されている。同じ精神から映像第一集においても中の一曲には捕らえようのない消え行く束の間、予見できない水の様子、静まり又うねる「静と動」の表現に彼は心囚われ作曲をした。一部最後の「子供の領分」は当時3歳になったドビュッシー最愛の娘シュウシュウ(愛称)への思いで作曲された。楽譜の初めに作曲家自らのメッセージが次のように書かれている「私の可愛いシュウシュウへ、あとに続く者への父の優しい詫言を添えて」。

2部は日本人作曲家平井康三郎と光永浩一郎の作品で、前者は20世紀の作曲家であるが江戸時代から伝わる歌をピアノ曲に編曲した「さくらさくら」。儚い美しさの象徴である桜の花は日本人文化の核心を見る思いだが、毎春咲き開く桜の花は、深い絶望の時代にあってもその光と色を放つ、と小説家森村誠一は東北大震災の春に俳句を詠んだ。

第二曲目の背景は完全に変わる。元はギターの為の曲であり日本の将軍のように勇気ある戦いの魂を持つ恩師・管野光亮の為に作曲し「サムライ」と名付けた。その後に光永は脳梗塞によって右手を奪われながらも左手だけで演奏をし続ける日本人ピアニストに心打たれ、彼のために左手のみのピアノ曲に編曲した。曲の内容は粘り強く屈強な精神を持つサムライを表現するが如く達人芸が要求されるが実際に、序奏の静寂さから活気ある激しい主用旋律に引き継がれる展開には驚かされる。

そして続きロマン派の最も美しいリストとショパンの数曲を聴く事が出来、最後に我々のピアニストはアンコールとしてドビュッシーの「月の光」とF.プーランク「愛の小径」を演奏した。

このコンサートによって聴衆は密やかに意図された2つの流れを見つけることが出来るのである;ドビュッシーの「水の反映」や日本曲の桜の花に寄せる自然への愛、一方は人間への愛として捉えられるドビュッシーの子供への優しさ、プーランクは若い王子がルーマニアの歌姫に燃やした恋の情熱を曲に、そしてショパンは愛の苦しみの元、マリア・ヴォジンスカへの夢を「別れのワルツ」に託し彼女に捧げている…。

ニース日本人会理事
Didier DON


COMPTE RENDU DU CONCERT DE L’ARJNCA DU 3 NOVEMBRE 2018

Récital de piano avec Mihoko TAJIMA-CAZABON
~ Dans le cadre des célébrations du centenaire de la mort de Debussy ~
 
C’est par une douce fin de journée d’automne qu’une cinquantaine de personnes, membres de l’ARJNCA et amis, ont partagé dans le calme du temple du Saint Esprit de Nice, un grand moment de plaisir musical en écoutant Madame Mihoko Cazabon-Tajima jouer un beau programme de musique française et japonaise.

Il se trouve que nous fêtons en 2018 le centenaire de la mort de Debussy et il convenait de lui rendre hommage en raison de la place essentielle qu’il occupe dans la musique française.

Le concert a débuté par Les deux arabesques. De facture impressionniste, ces deux œuvres expriment le goût de Debussy pour les formes courbes et les lignes sinueuses si présentes dans la nature. Il en va de même pour les Images 1ère Série. Dans l’une d’elles, Debussy s’attache ainsi à traduire la composante fugitive, évanescente des mouvements imprévisibles de l’eau qui passe du calme à l’agitation avant de s’apaiser à nouveau. Children’s Corner est venu conclure la première partie du concert. Cette œuvre fut l’occasion pour Debussy de manifester son amour pour sa fille, alors âgée de 3 ans et surnommée Chouchou. Il écrivit ainsi sur la partition : « À ma très chère Chouchou, avec les tendres excuses de son père pour ce qui va suivre ».

La seconde partie du concert était consacrée à deux œuvres de compositeurs japonais,  Kozaburo HIRAI et Koichiro MITSUNAGA. Le premier vécut au XXème siècle et transcrivit pour piano une chanson traditionnelle de l’époque d’Edo, Sakura, sakura. Nous voici au coeur de la civilisation japonaise qui voit dans les fleurs de cerisiers le symbole même de la beauté qu’il convient de saisir dans l’instant en raison de son caractère éphémère. Chaque printemps les voit s’épanouir et, par la lumière symbolique qu’elles diffusent, elles éclairent aussi les périodes de profond désespoir, comme le rapporte l’écrivain Seichi MORIMURA à propos du tremblement de terre de 2011 au Japon.
La seconde œuvre s’inscrit dans un contexte complètement différent. À l’origine, il s’agissait d’une œuvre pour guitare que MITSUNAGA a conçue en pensant à son maître Mitsuaki KANNO. Comme ce dernier réunissait à ses yeux les qualités d’un shôgun, il lui donna le nom de Samurai. Le compositeur a voulu ainsi saluer la figure du guerrier qui, par ses qualités de courage, constitue une composante essentielle de l’âme japonaise. Par la suite, MITSUNAGA adapta cette œuvre pour piano à l’intention d’un pianiste qui, à la suite d’un accident cérébral, n’avait conservé que l’usage de la main gauche. Celui-ci, par sa ténacité et sa volonté inflexible, manifestait le même esprit de samurai dans l’exécution de cette œuvre qui exigeait des qualités de virtuose. De fait, cette œuvre a surpris plus d’un auditeur en raison de l’impétuosité de la mélodie principale, jouée avec brio, qui a succédé au calme de l’introduction.

Nous avons pu ensuite entendre plusieurs des plus belles pages de Liszt et de Chopin et, après ce détour par la musique romantique, notre pianiste a joué, sous forme de bis, Le clair de lune de Debussy et Les chemins de l’amour de Francis Poulenc.
Nous avons ainsi retrouvé les deux lignes directrices qui, discrètement, nous ont guidés tout au long du concert : l’amour de la nature, qu’il prenne la forme des reflets dans l’eau chez Debussy ou des cerisiers en fleur au Japon,  et l’amour que nous éprouvons pour nos semblables, qu’il s’agisse de la tendresse de Debussy pour son enfant, de la folle passion d’un jeune prince pour une cantatrice roumaine chez Poulenc, ou de la douleur de Chopin songeant à Marie Wodzinka à qui est dédiée la Valse de l’adieu.

Membre de conseil d’administration de l’ARJNCA
Didier DON


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~ Programme ~


Claude DEBUSSY (1862 -1918)
                  Deux Arabesques
                               1ère Arabesque (Andantino con moto)
                               2ème Arabesque (Allegretto scherzando)
                  Images 1re série
                             -Reflets dans l’eau
                             -Hommage à Rameau
                             -Mouvement
                 Children’s Corner
                                -Doctor Gradus ad Parnassum
                                -Jimbo’s Lullaby
                                -Serenade for the Doll
                                -The snow is dancing
                                -The little Shepherd
                                -Galliwog’s Cake Walk

- Entracte -
            Kozaburo HIRAI (1910 - 2002)
                                 Sakura-sakura
            Koichiro MITSUNAGA (1966 - )
                                Samuraї (pour la main gauche)
            Franz LISZT (1811 - 1886)
                                Consolation No.3
                                   Un Sospiro (Étude de concert No.3)
  Frédéric CHOPIN (1810 - 1849)
                                Valse Op.69-1 « Valse de l'adieu »
                                Mazurka Op.17-4
                                4 me Scherzo Op.54

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Message d’une membre de l’ARJNCA
La pianiste papillon a trouvé sa fleur de prédilection dans le lys noir du piano !
 En ébouriffant les étamines du clavier elle fait naitre des arcs en ciel…
De toute œuvre choisie elle filtre le nectar avant d’y infuser son énergie, sa spontanéité et beaucoup d’allégresse !
Merci à l’artiste talentueuse, mais aussi sincère et sensible, de nous lancer son échelle de soie.
Ainsi elle nous relie à la Beauté, en nous délivrant de la pesanteur, le temps d’un concert !
Marie-Paule MURAT

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