11.15.2012


「落語口演と三味線演奏」ニース公演のご報告とお礼

1110日(土)に開催された「落語口演と三味線演奏」ニース公演には、悪天候にも拘わらず多くのお客様が足を運んでくださり、大盛況のうちに公演会を終えることが出来ました。三遊亭竜楽落語口演中、満席の客席からは明るい笑い声が聞こえ、桧山うめ吉さんの美しい着物姿で演出された日本の「歌」と「舞い」は外国人の観客をしっかりと魅了した様子で、終演後多くの方々から喜びと御満足の言葉が寄せられました。スタッフ一同、日本の伝統文化である落語・三味線演奏を皆様にご紹介できたことを大変嬉しく思っています。ご来場下さった皆様、ご後援下さったトヨタヨーロッパデザインデヴェロップメント様、準備・企画に携わった関係者の皆様に心よりお礼を申し上げます。今後ともニース日本人会をよろしくお願いいたします。

ニース日本人会 スタッフ一同


Le spectacle de Rakugo et de Shamisen a rencontré un grand succès auprès des spectateurs qui sont venus nombreux malgré le mauvais temps de samedi soir. Pendant que le conteur Sanyûtei Ryûraku racontait des histoires, les spectateurs éclataient de rire et ils étaient totalement charmés par la danse et le chant de Mlle Hiyama Umekichi qui portait un magnifique kimono. Beaucoup d’entre eux nous ont laissé des mots d’appréciation en sortant de la salle de spectacle. Nous sommes très contents d’avoir monté ce spectacle de Rakugo et de Shamisen qui appartiennent à la culture traditionnelle de notre pays.
Nous remercions TOYOTA pour son soutien et les spectateurs pour leur participation. Nous exprimons également nos remerciements aux personnes chargées de la préparation du spectacle.
Nous espérons que vous continuerez à manifester votre intérêt pour nos activités.

L’équipe de l'ARJNCA




Article sur soirée du 10 novembre 2012 

Près de 140 spectateurs ont assisté au spectacle de Rakugo et de Shamisen qui s’est déroulé le 10 novembre 2012 à l'espace des Associations place Garibaldi à Nice et, si l'on se fie aux applaudissements qui ont salué le départ des artistes, la soirée a sans nul doute été un succès.
La partie n’était pourtant pas gagnée d’avance car il fallait ouvrir les portes d’un univers artistique largement ignoré de la plupart des spectateurs français. Et d’emblée, maître Sanyûtei Ryûraku s’est efforcé de réduire la distance qui le séparait du public en demandant au régisseur d'éclairer la salle. Il n'y avait donc pas des spectateurs plongés dans l'obscurité qui faisaient face à une scène en pleine lumière.
Quitte à perdre un peu de sa magie et de son mystère, le spectacle y a gagné en clarté et en simplicité.
Maître Ryûraku a ainsi décrit les accessoires - coussin, tissu et éventail - qu'il utilise pour figurer des objets très divers. Il a même attiré notre attention sur un point de détail qui, a-t-il remarqué avec humour, est souvent ignoré des Japonais eux-mêmes. Comme il arrive souvent que les artistes de Rakugo (ou rakugoka) se succèdent sur la scène au cours de la même soirée, il est d’usage que le rakugoka retourne le coussin à la fin de sa prestation, par égard pour l’artiste qui va lui succéder. C’est en quelque sorte un « changement de décor », pour reprendre l’expression de M. Cyril Coppini qui, tout au long du spectacle, s’est fait le fidèle interprète des propos des artistes en scène.
Il va sans dire que la rareté des accessoires et l’absence de décor ne facilitent pas la tâche du rakugoka mais ne dit-on pas, pour reprendre la réflexion d'André Gide que « l'art naît de contraintes, vit de lutte et meurt de liberté » ?
Ainsi, le Rakugo est un art de la parole où l’artiste joue des modulations de sa voix, de l’extrême mobilité de son visage et de la précision de ses mains en mouvement pour mimer telle ou telle situation et tenir le spectateur en haleine jusqu’à la chute (raku en japonais) de l'histoire (go en japonais) qui déclenche les rires des spectateurs au profit de l’un des « héros » mis en scène.
En l’occurrence, les deux histoires racontées par maître Ryûraku décrivaient des situations quelque peu embarrassantes où il était question de bons plats mijotés et de nourriture infecte, de gourmandise et de ruses.
La seconde partie du spectacle était consacrée à Hiyama Umekichi. Cette artiste accomplie, joueuse de Shamisen et danseuse, nous a permis de découvrir cet instrument de musique qui, comme le Rakugo, appartient pleinement à la tradition japonaise. Il est vrai toutefois que le contraste entre ces deux formes d'expression était saisissant.
Au dépouillement de l’art du Rakugo répondait pour ainsi dire l’abondance de l’art du Shamisen, sorte de luth uniquement composé de matières naturelles (bois du corps, soie des cordes et ivoire des clefs). Et puis, comment ne pas être impressionné par la beauté du kimono, mais aussi par la délicatesse du maquillage et le raffinement de la coiffure dont la mise en place nécessite une longue préparation à chaque représentation ?
Au-delà du plaisir indéniable procuré par les sonorités de l’instrument et la voix de l’artiste, les explications fournies ont permis d’entrevoir un univers poétique nourri du sentiment amoureux qui s’exprime selon des règles de versification strictes.
Ainsi, dans l’un des poèmes chantés qui se composait de quatre strophes de sept syllabes, une jeune femme exprime le désir que la pluie continue de tomber car cela prolonge d’autant le séjour de son amoureux.
Enfin, l'artiste a clôturé la soirée en présentant une danse, toute en retenue et en maîtrise des gestes, qui évoquait la remontée d’un fleuve par un bateau. Ces quelques mouvements aux antipodes de la danse occidentale, conforte l'idée qu'il reste à découvrir des pans entiers de la civilisation japonaise dont nous pouvons faire notre miel.

Rédigé par Mr. Didier DON